BI48 – La genèse du roman persan moderne
Christophe BALAŸ – 1998
Le roman persan s’est constitué comme genre littéraire à part entière en un temps où l’Iran était en pleine transformation politique et sociale : la deuxième moitié du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle virent l’effondrement progressif du système féodal et le ressaisissement de la société sur des bases intellectuelles et technologiques nouvelles.
Ces changements affectent le système littéraire par la transformation des modes de transmission du savoir, via l’imprimerie puis la presse, mais aussi par l’irruption des cultures étrangères que véhiculent les rivalités de la diplomatie européenne en Perse. La création d’écoles nouvelles, l’envoi d’étudiants à l’étranger et la venue d’enseignants européens sont déterminants dans l’explosion d’un phénomène capital : la traduction. Avec enthousiasme, parfois une hâte un peu naïve, on adopte les modèles étrangers, les romans européens, surtout français. Ainsi éclatent les normes anciennes pour donner naissance à de nouvelles, qui s’inspirent des transformations socio-politiques du pays en leur donnant forme et expression.
Toutefois, les formes narratives qui jadis avaient fleuri dans la littérature persane ne disparaissent ni d’un seul coup, ni pour toujours ; des lenteurs, des “reculs” apparaissent jusque vers les années 30 : c’est ce que permet de conclure l’étude d’une quinzaine de ces romans écrits entre le dernier tiers du siècle dernier et 1940.
Au-delà de la forme, une nouvelle conception de la littérature se fait jour, qui met en jeu bien plus qu’un simple corpus de textes, mais toute une société et le regard qu’elle porte sur son présent et son passé : ce qu’il est convenu d’appeler culture.
Christophe BALAŸ, né en 1949, est professeur de langue et littérature persanes à l’INaLCO (Paris).
ISBN : 2-909961-19-2
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